Nous voici au troisième épisode de notre guide pour devenir invincibles. Partis de notre village Gallico où, en 50 av. J.-C., Astérix et ses amis nous offrent de précieuses suggestions, nous abordons aujourd’hui un autre aspect qui caractérise les journées typiques de nos amis alors que la vie s’écoule plus ou moins sereinement dans leur village : la bagarre.
Pourquoi cherche-t-on la bagarre ?
Tout prétexte est bon pour nos amis gaulois afin de déclencher une bagarre. Contre les envahisseurs, bien sûr, mais aussi entre eux !
Ce n’est pas une nouveauté, car depuis des temps immémoriaux, l’homme a tenté de résoudre ses problèmes avec ses mains, en utilisant la force et des actions violentes. Nos ancêtres primitifs le faisaient, ils ont continué à le faire au fil des siècles, remplaçant les épées par des massues, jusqu’à arriver aux armes de plus en plus sophistiquées. Malheureusement, nous le faisons encore aujourd’hui.
Mais dans notre village Gallico, la bagarre revêt une signification particulière ; c’est une façon d’évacuer la colère lorsque quelque chose ne va pas comme on le voudrait, mais elle est absolument sans méchanceté et sans rancune. Il y a des bagarres, mais sans armes ; des dents peuvent voler, mais il n’y a pas de blessés, et l’idée de la mort n’est jamais envisagée.
Une fois le rire terminé, tout le monde retourne à sa vie, et tout le monde redevient ami comme avant, sans aucune rancune ni envie de se venger. La lutte est une forme d’exprimer la colère que chacun accumule plus ou moins consciemment chaque jour, dans toutes les civilisations et à toutes les époques.
Pourquoi s’énerve-t-on ?
Les raisons sont diverses ; chaque signe de rejet ou de désintérêt d’une personne importante peut déclencher un sentiment de frustration, d’apathie, de tristesse et de résignation, qui s’exprime avec colère et accusations.
Si nous y réfléchissons bien, ce n’est jamais l’événement en soi qui nous met en colère, mais l’interprétation que nous donnons de l’événement. Ceux qui ne maîtrisent pas la colère ont tendance à interpréter le comportement des gens de manière négative et parfois exagérée, aboutissant à des conclusions infondées qui confirment leurs pires craintes.
L’erreur est de blâmer les autres : quand nous disons « Tu me mets en colère », nous donnons à l’autre la responsabilité d’un état émotionnel. En d’autres termes, nous pensons que c’est l’autre personne qui nous met en colère, mais en réalité, c’est nous qui jugeons ce comportement intolérable.
La colère peut être positive
Pour que l’exutoire de la colère ait des effets positifs, il faut non seulement apprendre à la connaître et à la contrôler, mais aussi trouver le meilleur moyen d’évacuer la colère et les frustrations sans déboucher sur des attaques de colère ou des insultes qui ne peuvent pas résoudre la situation et risquent de l’aggraver.
La colère est souvent confondue avec l’agressivité, mais il est bon de préciser qu’être en colère ne signifie pas être agressif ; on peut être en colère sans être agressif. Inversement, certaines personnes sont agressives sans ressentir de colère.
La rage est positive dans ces cas :
• quand elle renforce nos décisions et nous pousse à faire valoir nos droits
• si elle nous aide à comprendre ce qui est important pour nous et à le communiquer aux autres ;
• lorsque elle nous permet d’améliorer notre statut social et de nous affirmer sans nuire aux autres ;
• lorsque elle nous pousse à atteindre un but et fournit des énergies supplémentaires à notre corps (par exemple, dans une compétition sportive) ;
• quand elle nous soutient dans la lutte pour nos idéaux et facilite les changements sociaux ;
• lorsque son intensité ne trouble pas complètement l’esprit mais renforce la raison.
Bien que la colère précède souvent la violence physique, elle peut aussi être un moyen de la réduire. C’est en effet un signal très fort qu’une situation doit être résolue. Imaginez un monde sans colère où les gens n’ont aucun outil pour montrer ce qu’ils ressentent face à une injustice. Comment pourraient-ils ne pas passer directement à la violence ?
Astérix et Obélix, c’est nous !
Astérix et Obélix sont deux amis fraternels qui représentent deux aspects de la personnalité de chacun. Leur action en symbiose est la représentation de ce que sont également nos dynamiques intérieures face à une situation, dans ce cas, face à la colère.
Si généralement, quand nous rencontrons un « héros » des bandes dessinées, nous voyons en lui un concentré de force et de sagesse, dans ce cas, ces deux aspects se trouvent en deux personnes différentes et nous aident mieux à comprendre comment faire dialoguer ces deux parties de nous.
Astérix est petit, minute, il joue rusé, la potion le rend fort (comme nous l’avons vu dans l’épisode précédent, c’est aussi la conviction de son pouvoir effectif qui produit l’effet), mais sa partie rationnelle ne l’abandonne jamais.
Obélix en revanche est impétueux, s’enflamme facilement et se lance dans la bagarre sans réfléchir. Ce sont les deux amis, unis, qui viennent à bout de chaque situation. Tout comme nous, en combinant correctement notre part rationnelle et émotionnelle, nous pouvons sortir victorieux des situations auxquelles nous sommes confrontés.
Mais pour ce faire, nous devons réussir à faire devenir amies et alliées les différentes facettes de notre personnalité, car l’amitié est à la base de tout… comme nous le verrons dans le prochain épisode !
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