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Article invité écrit par Aurélien du blog changeraujourdhui.com.
Regarder ses mails au lieu de commencer à travailler, attendre la veille de l’examen pour apprendre, ou bien visionner un autre épisode d’une série alors qu’il faut prendre rendez-vous chez le médecin. Je suis certain que vous aussi avez vécu ces situations où l’on repousse jusqu’à la dernière minute une action importante à réaliser. Vous êtes-vous déjà demandés pourquoi nous procrastinons ? Ou avez vous remis également ce questionnement à plus tard ?
La définition de la procrastination
On parle toujours de procrastination de manière négative, mais en vérité, il en existe deux types dont une positive. En effet, celle que l’on qualifie “d’active” permet de ressentir de l’excitation et de la motivation lorsque l’on repousse la tâche à ses derniers moments. Certains individus ont besoin de la pression procurée par ce fonctionnement pour gagner en performance.
Toutefois, lorsque l’on mentionne la procrastination, nous pensons intuitivement à celle dite “passive” qui cause de sérieux préjudices. Dans ce cas, on repousse au dernier moment, non pas par choix, mais parce que l’on n’arrive pas à s’y mettre. Les chercheurs ont prouvé que cela est néfaste dans une expérience effectuée sur des étudiants en hôtellerie de Lausanne. Ils devaient répondre à une série de questions et la conclusion a montré que les sujets les plus touchés par la procrastination passive avaient de moins bons résultats. Cela peut provoquer également d’autres soucis comme des problèmes de santé si l’on repousse la prise d’un rendez-vous chez le médecin, ou financière en cas de retard sur une facture.
Quels sont les causes de la procrastination
Plusieurs causes semblent expliquer ce phénomène. La première d’entre elles est le stress. Certaines tâches provoquent du stress et de l’appréhension : on remet alors à plus tard la tâche pour éviter de subir cette pression. Hélas, plus l’on repousse et plus cela génère du stress. C’est un cercle sans fin dont il est difficile de sortir. Ce phénomène a été étudié par Ngoc Bui, dans un protocole simple de rédaction d’un petit mémoire. Les étudiants mettaient plus de temps pour rendre le travail demandé lorsque l’on ajoute une dimension stressante, à savoir la présentation du mémoire à l’oral devant un auditoire.
La dépendance aux réseaux sociaux est un autre facteur expliquant. C’est en tout cas, les conclusions d’une étude qui a établi un lien entre procrastination et dépendance à son smartphone. Ainsi, l’analyse statistique prouve que les dépendants aux smartphones passent plus de temps sur les réseaux sociaux et donc remettent les choses à plus tard. Par exemple, nous allons regarder les dernières nouvelles publiées sur Twitter au lieu d’aller prendre notre douche.
Le dernier facteur concerne le sommeil et plus particulièrement le manque de sommeil. Jana Kühnel et ses collègues de l’université d’Ulm ont suivi les employés d’un groupe logistique sur une année pour collecter des données sur leur sommeil et leur tendance à procrastiner. Les conclusions de cette enquête ont montré que les personnes qui avaient mal dormi la veille avaient davantage tendance à procrastiner la journée. Le manque de sommeil induit un manque d’énergie, une baisse de la concentration et de la motivation. Il est également possible d’incomber une partie du manque de sommeil aux réseaux sociaux. En effet, lorsque l’on va se coucher, il est très tentant de surfer sur internet, de regarder et lire des posts sur Facebook au détriment d’un sommeil plus long. D’ailleurs, certaines personnes n’hésitent pas à répondre aux messages reçus dans la nuit ce qui a pour effet de fragmenter la nuit et donc de fragiliser le sommeil.
Combattre la procrastination
Tous ces facteurs conduisent à penser que la procrastination est une fatalité, qu’il n’est pas possible de s’en débarrasser. Heureusement, de simples petites astuces permettent de se défaire de cette mauvaise habitude.
La première chose à faire est de se couper des réseaux sociaux avant d’aller se coucher et même durant la journée – quitte à laisser son téléphone en mode avion ou plus loin. Vous pourrez ainsi optimiser vos nuits pour dormir les sept heures et demie conseillées par les scientifiques.
La seconde astuce est également préconisée par les chercheurs. Elle consiste simplement à se fixer des objectifs. Cela peut vous paraître idiot ou hors propos, mais réussir à penser que le but est atteignable permet de se mettre plus facilement à la tâche. Les gros objectifs sont décourageants pour beaucoup de personnes. Par exemple, en morcelant un gros objectif comme “rédiger le contrat de monsieur untel” par “rédiger l’article 1 du contrat” et “écrire l’article 2 du contrat”, etc. le cerveau a l’impression d’avancer. Avec la poursuite d’un but global, l’avancement peut être le même, toutefois l’impression sera différente. C’est également une stratégie pour se mettre au travail, car bien souvent, on imagine mal l’effort à fournir tant que l’on n’a pas commencé. Ainsi, une fois que l’on débute, il nous est plus simple de connaître le niveau d’effort nécessaire.
C’est également sur ce principe que la “technique des 5 minutes” repose. Une fois que l’on commence à travailler les 5 première minutes, les autres minutes sont plus simple. Ainsi, la difficulté réside dans la mise en action et pas dans le travail en lui-même.
SOURCES :
- N.Guéguen, Tous procrastinateurs ?, Cerveau et Psycho, n°109, p.88-91, Avril 2019 https://www.cerveauetpsycho.fr/sr/cles-comportement/tous-procrastinateurs-16306.php
- J. Kühnel et al., The relevance of sleep and circadian misalignment for procrastination among shift workers, Journal of Occupational and Organizational Psychology, vol. 91, pp. 110-133, 2018.
- D. Rozgonjuka et al., Social media use in lectures mediates the relationship between procrastination and problematic smartphone use, Computers in Human Behavior, vol. 89, pp. 191-198, 2018.
- S. Kim et al., Procrastination, personality traits, and academic performance : When active and passive procrastination tell a different story, Personality and Individual Differences, vol. 108, pp. 154-157, 2017
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