Vous pensez être en situation de dépendance affective dans votre couple ? Ou bien peut-être est-ce le cas de votre partenaire ? Nous pouvons vous aider à reconnaître les principales caractéristiques de ce problème d’attachement. Attention, cet article a une visée seulement informative. Seul un·e professionnel·le de santé mentale peut diagnostiquer un trouble de la personnalité dépendante. Bonne lecture !
Une anxiété caractéristique de la dépendance affective en couple
L’anxiété est régulièrement présente chez les personnes dépendantes affectives. Cet état se caractérise par un mal-être et des pensées négatives au sujet de la relation. Ces pensées tournent généralement autour d’une peur de l’abandon. L’individu en question craint que son ou sa partenaire ne décide de partir, et il interprète beaucoup de signaux comme des preuves de désamour et de désengagement. Même lorsque son ou sa conjoint·e tente de le rassurer, le partenaire dépendant peut demeurer inquiet et frustré.
Cet état anxieux n’est pas à prendre à la légère, car il peut épuiser la personne qui en souffre, ainsi que son ou sa partenaire. Une consultation avec un médecin ou un psychothérapeute peut être nécessaire pour soigner cette anxiété et aller vers un mieux-être.
Un besoin constant de réassurance par le partenaire
Il est tout à fait normal d’éprouver le besoin d’être rassuré·e de temps en temps, c’est humain ! Toutefois, lorsque les craintes et les interrogations sont trop fréquentes, cela indique un déséquilibre relationnel.
La personne dépendante a constamment besoin d’être rassurée sur l’intensité et la solidité des sentiments amoureux de son ou sa conjoint·e. Malheureusement, les réponses ne sont jamais perçues comme suffisamment rassurantes par la personne en état de dépendance affective. Elle a du mal à tolérer que l’autre ne lui réponde pas assez rapidement au téléphone ou par message, et peut aller jusqu’à imaginer qu’elle est en train d’être trompée.
Une jalousie omniprésente dans le couple
La jalousie peut être éprouvée par tout être humain au sein d’une relation amoureuse. Mais ce sentiment désagréable est omniprésent dans la psychologie de l’individu dépendant affectif. Tout devient alors propice à la suspicion envers le ou la conjoint·e : les amitiés avec les personnes de sexe opposé et/ou de même sexe (selon l’orientation sexuelle), le temps passé en dehors du couple, un échange de regards avec un·e inconnu·e dans la rue, etc. Les relations qu’entretient l’être aimé avec les membres de sa famille ou ses amis d’enfance peuvent également être source de jalousie.
Cette jalousie maladive est signe d’une réelle souffrance chez la personne dépendante. Étroitement liée à l’anxiété, la jalousie peut nécessiter un accompagnement thérapeutique si elle rend le quotidien trop difficile à vivre pour l’une ou les deux parties du couple.
Des difficultés à reconnaître ses besoins et à les affirmer
La dépendance affective peut conduire la personne qui en souffre à mettre ses besoins et ses aspirations en sourdine. Comme l’être aimé occupe une place centrale dans sa vie, l’individu dépendant n’accorde plus d’importance aux activités et aux projets qui le motivaient auparavant.
Le seul besoin qui importe vraiment à la personne dépendante est celui d’investir dans la relation amoureuse, et surtout, d’être aimé·e en retour. Car la dépendance affective masque avant tout une carence en amour.
Une faible estime de soi
La personne dépendante affective a généralement une estime d’elle-même faible ou fluctuante. L’image qu’elle a d’elle-même dépend en réalité de la validation apportée par le ou la partenaire. Comme elle ne s’estime pas suffisamment, la personne dépendante peut être amenée à culpabiliser de façon exagérée après un conflit, plutôt que de reconnaître les torts de chacun avec objectivité.
Un être humain qui ne s’estime pas à sa juste valeur peut parfois tolérer des actes ou des mots qui n’ont pas lieu d’être. Il peut même y avoir de la violence émotionnelle ou physique. Attention, la responsabilité n’est en aucun cas celle de la victime dans ces situations, mais bien celle de l’individu violent. Nous voulons rappeler qu’en cas de violence conjugale, il est primordial de solliciter de l’aide.
Une recherche de relation de couple fusionnelle
Lorsqu’une personne souffre de dépendance affective en couple, elle a tendance à rechercher une union fusionnelle, car la proximité constante de l’être aimé apaise son anxiété. Elle supporte mal les moments de solitude qui sont pourtant nécessaires à l’épanouissement d’un être humain.
Ce surinvestissement dans la vie sentimentale se fait bien souvent au détriment des relations amicales et familiales de la personne dépendante. Il est d’ailleurs possible que l’un des proches de cette dernière lui fasse part de ses inquiétudes face à la situation. La personne dépendante affective, qui est parfois dans le déni de la situation, peut se vexer ou être irritée par ces remarques.
La dépendance affective en couple doit donc être prise au sérieux lorsqu’elle est avérée. Une thérapie peut aider la personne dépendante à travailler sur son développement personnel, en apprenant à se valoriser dans son propre regard. Si vous pensez être dans cette situation, il ne faut surtout pas culpabiliser, et ne pas hésiter à demander de l’aide. Vous pouvez également consulter cet article qui vous donnera des outils pour aller vers l’autonomie affective et le bien-être en couple.
Morgane Etrillard – Rédactrice Web
Sources
- American Psychiatric Association. Personnalité dépendante. In DSM-IV-TR Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Traduction française. Paris, Masson, 1994, p. 830-834.
- Neveux, N. Dépendance affective : la reconnaître et la soigner. Psychiatre Paris TCC, TIP, EMDR. Consulté en ligne le 6 décembre 2022.
- 6 Indicateurs De Dépendance Affective Au Sein Du Couple - décembre 9, 2022